Sage-femme de profession, la deuxième fille de Catherine Laborde s’est mise face aux projecteurs, le mercredi 29 juillet dernier, pour porter la voix de ses collègues…et dans la même occasion, défendre leur métier.
Pia Laborde, âgé aujourd’hui de 30 ans, n’a pas emboîté le pas de sa maman. Elle a souhaité tracer, toute seule, sa propre voie. Obtenant son diplôme en 2014, après des études supérieures à l’université Paris Descartes en échographie gynécologique et obstétricale, elle a fait, tout de suite, profession de sage-femme et l’exerce jusqu’à présent avec passion à l’Hôpital Foch de Suresnes.
« Prendre soin des sages-femmes, c’est prendre soin des femmes et des couples. »
Contrairement, à la mère, la fille n’est pas habituée à se tenir devant les caméras et moins, parler à la presse. Mais aujourd’hui, jugeant que les sages-femmes sont grandement oubliées du Ségur et généralement négligées par le gouvernement, elle a rassemblé son courage en donnant une entrevue vidéo à Brut pour faire passer son message.
« La revalorisation qu’on a eue grâce au Ségur de la santé est de 183 euros. Elle est appuyée sur des tableaux de professions paramédicales, alors qu’on est une profession médicale. On aurait aimé une revalorisation bien au-dessus de celle qui nous a été proposée », débutait-elle.
Puis, sur un ton tempéré, la jeune femme poursuivait : « Je suis contente pour mes collègues infirmiers et médecins qui ont pu être revalorisés ».Ce qui n’est pas le cas pour les sages femmes.
En effet, elle avait donc martelé : « je pense que nous, on nous a mis dans la mauvaise case et ça montre encore une fois la méconnaissance même du gouvernement, de notre métier, de notre pratique (…) Que le gouvernement et le ministère qui s’occupent de nous ne soit pas capables de reconnaître notre métier alors que c’est à eux de communiquer dessus, c’est très violent. »
La jeune sage-femme déplore pareillement que sa profession reste peu connue. « On est un premier recours pour toutes les femmes, pour tous les couples, quel que soit l’âge et quel que soit l’état, pas forcément enceinte, pas forcément sur le point d’accoucher, juste quelqu’un qui a besoin de conseils. Les femmes découvrent pour la plupart, notre métier le jour où elles accouchent, parce qu’elles découvrent qu’on peut venir ensuite chez elles à domicile s’occuper du nouveau-né, le peser, aider pour l’allaitement, qu’on peut vacciner les enfants, qu’on peut faire des soins d’urgence sur les nouveau-nés », expliquait-elle passionnément.
Bref, espérant de tout son cœur et de toute son âme que son message fera écho à tous les niveaux concernés, elle en conclut : « C’est rare que je me retrouve face à une caméra. C’est beaucoup plus simple de se retrouver devant un couple, une femme qui a mal, un accouchement… Mais j’avais besoin qu’on nous entende, et j’espère que le message pourra circuler. Prendre soin des sages-femmes, c’est prendre soin des femmes et des couples. »