Les confidences CHOCS de Grégory Cuilleron.
Il est celui qui a crevé l’écran dans Un dîner presque parfait sur l’antenne de M6 en 2009. Sans compter qu’il a également été un candidat brillant et fair play dans Top Chef.
Et celui-ci de se livrer à travers son livre (co-écrit avec Alexis Jenni, NDLR) intitulé La Vie à pleine main. Parce qu’en effet, le quadragénaire est certes né qu’avec une seule main sauf que cela ne l’a pas empêché de vivre à fond ses passions. Avec un humour décapant, Grégory Cuilleron relate son parcours dans l’ouvrage en question.
» Etre handicapé, ça m’est venu sur le tard, quand j’étais à la télévision «
« Mon histoire, c’est Le Vilain Petit Canard à l’envers. J’ai vécu vingt-sept ans sans jamais penser au handicap, et douze ans en y réfléchissant beaucoup. Etre handicapé, ça m’est venu sur le tard, quand j’étais à la télévision « , indiquait Grégory Cuilleron.
« Mais, une fois la nouvelle digérée, il faut avancer ! «
Celui-ci d’admettre qu’il a toujours eu une enfance et une éducation pour le moins normale. Et pour cause : il ne s’est jamais attardé sur ce handicap.
« En interrogeant ma mère, j’ai appris qu’elle avait provoqué de la stupeur dans ma famille. Mais mes parents ne se sont pas arrêtés à mon handicap et j’ai reçu une éducation normale. Les parents ont le droit d’être peinés, d’en vouloir à la terre entière de ne pas avoir un enfant parfait. Mais, une fois la nouvelle digérée, il faut avancer ! »
Mettant un point d’honneur à appliquer cet état d’esprit, Grégory Cuilleron en est la preuve concrète qu’il n’a jamais effectivement cessé d’avancer. Natation, basket, judo… Enfant, il pratiquait tous ces sports, et vivait de manière tout à fait normale.
On me dit souvent : « Comment t’es-tu adapté ? » et je réponds invariablement : « Je ne me suis pas adapté, je suis né comme cela. » C’était plus compliqué pour moi de faire du sport mais, quand on prend le pli, le cerveau s’adapte de lui-même « , expliquait le cuisinier.
Celui qui n’a jamais cherché à savoir d’où venait son agénésie est agacé lorsque l’on évoquait à chaque fois à ses parents : « Est-ce que l’un de vous a déjà porté plainte ? » Ce message m’a mis dans une colère noire. Comment un enfant peut-il se construire quand on sous-entend qu’il est une erreur et qu’il faut trouver un coupable ? J’ai réalisé qu’il fallait soulager ces parents de leur souffrance« .
Et depuis, il se bat au quotidien pour essayer de changer à sa manière cette tendance des gens à toujours voir le paranormal ou le mal dans le handicap : « Le week-end dernier, les enfants d’une amie n’ont pas arrêté de me demander ce que j’avais au bras. Ils sont friands d’informations et il est important d’intervenir dans les écoles pour faire changer les choses. »
« Je me sens normal » !
Et de lutter pour l’insertion des handicapés dans le monde de la profession. « Cela m’horripile d’apprendre que des chefs d’entreprise préfèrent payer une taxe ou un impôt plutôt que de faire travailler des personnes handicapées. On n’emploie pas une personne handicapée, on emploie un travailleur qui est handicapé. »
Et de conclure : « Je me sens normal. Mon principal objectif est de rassurer les parents d’enfants handicapés, mais aussi de sensibiliser le grand public. Je répète souvent qu’on a le droit de ne pas aimer, mais qu’on n’a pas le droit de ne pas essayer de comprendre ! »