Dans son autobiographie intitulé Ma 153e victoire, récemment disponible dans les Librairies, le troisième plus grand Maître de midi retrace son rocambolesque parcours depuis Les 12 Coups de midi, sa vie sentimentale, son projet avec ses 691 522 euros de gains (vitrine des Etoiles Mystérieuses compris) mais particulièrement de son long combat contre son syndrome d’Asperger.
Suivez les confidences du plus jeune Maître de midi…
Prendre part aux 12 Coups de midi lorsqu’on est porteur du syndrome d’Asperger, était-ce faire le choix de l’inconfort ?
« Aujourd’hui, je vous répondrais que oui. Le monde de la télé est à l’inverse de ma personnalité ». Paul El Kharrat avait, lors des sélections à Grenoble, simplement chercher à prendre du plaisir en faisant ce qu’il sait le plus faire : répondre à des questions de culture générale. A l’époque, il avait compris « qu’on était moins jugé sur notre niveau de culture que sur notre faculté à raconter des anecdotes. Comme je n’ai rien d’un conteur, j’étais loin de me douter qu’ils allaient donner suite… Mais ils m’ont recontacté ».
Comment avez-vous vécu votre passage à la télé ?
Sans compter les nombreux stimuli sur le plateau « le bruit, les projecteurs, le public... » où il devait lutter contre pour ne pas risquer de le déconcentrer lors des questions. Il avait eu énormément du mal à ses débuts. De plus, après quelques jours d’enregistrement, on lui avait fait part « qu’il y avait des choses à ne pas dire à la télévision », certainement par rapport à son humour-pince-sans-rire. « J’ai dû me concentrer davantage pour prévoir quelques blagues plus faciles ».
Pourquoi vous être présenté au début comme étant Asperger. Y-a-t-il une signification particulière pour vous?
Il voulait prouver à ceux qui comme lui sont autiste Asperger qu’au-delà de cette maladie, ils sont bien capables de réaliser des exploits.
Grâce à votre incroyable mémoire, vous avez pu arriver jusqu’à 152 victoires et engranger 691 522 € de gains et cadeaux. Comment les avez-vous dépensé ?
« J’ai placé les 471 850 euros pour plus tard. Quant aux cadeaux, on en a revendu la plupart, à commencer par les voitures : je n’ai toujours pas mon permis. Mais j’en ai gardé quelques-uns... » confiait-il.
Pourquoi lorsque vous aviez rencontré des artistes de l’envergure de Chris Marques, Jean-Louis Aubert ou Claudia Tagbo, ne vous-êtes pas vous départir de votre flegme. Était-ce en vue de vous protéger ?
Et Paul de répondre que « Non » en expliquant que c’est ainsi qu’il fonctionne. « Même quand je ressens un immense plaisir, je ne sais pas l’exprimer », confesse le jeune étudiant en histoire. Il avait du mal à se rapprocher des gens et ce même après avoir acquis une certaine notoriété. « Ça n’a pas entièrement marché car j’ai toujours une faible estime de moi ».
Qu’est-ce qui était à l’origine de votre motivation pour écrire cette autobiographie ?
« Je voulais expliquer aux gens comment fonctionne un Asperger, avec les obstacles que l’on doit surmonter au risque de rester en rade sur le côté de la route » précisait-il avant d’avouer qu’il ne l’avait pas rédigé de lui-même. « J’ai pris un ‘prête plume’ qui a mis en forme ce que je voulais dire« .
Au-delà de tout ça, reconnaissez-vous que le jeu vous a beaucoup fait évoluer ?
« Tout à fait ! Il m’a apporté une confiance en moi qui est ma 153e victoire ».