C’est l’une des soirées particulièrement traumatisantes pour le chauffeur de bus, Jean-Philippe, âgé d’une cinquantaine d’année.

En constatant les faits, le conducteur risquerait de ne pas oublier cet incident pendant un temps considérable de son existence.

« Ils lui ont craché dessus ».


En effet, pendant qu’il roulait tranquillement sur la ligne 702, entre Dison et Stembert, il s’est fait attaquer délibérément par une horde composée de dix jeunes. Tout a commencé lorsque Jean-Philippe, dans la soirée du 28 juillet dernier, en plein exercice de ses fonctions, avait sommé à ces jeunes gens de « valider leurs titres de transport ».

Ces jeunes ont pris le bus à l’arrêt Dison Place. Depuis cet instant, le chauffeur leur avait donc demandé de procéder à la validation de leurs tickets à deux reprises mais il s’adressait dans le vide, ses nouveaux passagers ne bougeaient même pas leurs petits doigts.

Vers la fin, les jeunes ont tout de même fini par descendre du véhicule par la porte du milieu mais en truffant de gros mots le chauffeur tout en assenant de violents coups de pied la carrosserie de la voiture…Et l’un d’entre eux était retourné à l’intérieur en remontant par la porte avant qui était encore ouverte en crachant, sans scrupule, au visage de Jean-Philippe. Ce qui avait contraint ce dernier à faire un test au Covid-19.

Ces derniers temps, ce genre de comportement que le président Emmanuel Macron en personne était tenté de qualifier d’ « incivilité » tend à se généraliser.

La France entière se remet à peine de la mort de Philippe Monguillot, le chauffeur de bus à Bayonne, victime d’une agression « d’une extrême violence », alors qu’il ne voulait tout comme son confrère Jean-Philippe que contrôler, dans l’exercice de ses fonctions de transporteur en commun, le ticket de quelques passagers tout en leur exigeant, conformément aux restrictions sanitaires imposées par le gouvernement pour contrôler la circulation du Covid-19, le port de masque.

Suite à cet incident, Philippe Monguillot, a été évacué d’urgence à l’Hôpital mais se retrouvait déjà en état de mort cérébrale. Son décès a été annoncé officiellement le vendredi 10 juillet en fin d’après-midi par sa fille Marie. « Nous avons décidé de le laisser partir. Les médecins étaient pour et nous aussi », déclarait-elle, toute triste.