Lors d’un nouveau numéro du programme de débat sur les actualités de C8, Balance ton Post, diffusé le jeudi 15 octobre 2020, Cyril Hanouna a reçu une invitée un peu particulière : Isabelle, policière de profession. Cagoulée tout en portant une paire de lunettes contre soleil pour dissimuler sa véritable identité, cette membre des forces de l’ordre a livré une terrible confidence au sujet des violences dont elle doit faire face dans son quotidien…

Pour cette fois-ci, Cyril Hanouna a ouvert la discussion sur une thématique ultrasensible : la violence faite aux policiers en service et celle la police aux citoyens.

Sur le plateau de Balance ton Post, avant que Mara Kanté, un militant associatif qui a reçu trois coups de taser alors qu’il allait faire des courses avec sa petite sœur de 10 ans, donne son avis et raconte en même ses propres vécus, c’était au tour d’Isabelle, une policière exerçant dans le sud du pays de prendre la parole pour faire part des terribles épreuves qu’elles endurent au fil des ans à cause de son métier.

« Je dénonce les violences illégitimes.« 


Pour aborder le sujet porté à la violence dans la Métropole, l’affirmation de l’officier de police était claire et nette. « Oui, la France est de plus en plus violente et en plus », répondait-elle, avant de bien préciser que le tout s’exécute « avec une violence qui est de plus en plus violente ».

« À une époque », expliquait-elle, « quand vous n’étiez pas d’accord avec quelqu’un lors d’une soirée, ça se ‘fritait’ comme on dit. Aujourd’hui », regrettait-elle, « on sort un couteau, on sort une barre de fer « .

En service depuis plus de 20 ans, elle s’est beaucoup penché, par la suite, sur le rapport malsain qui se défile entre les membres des forces de l’ordre et les citoyens.

« J’aime mon métier et on est tous à aimer notre métier, mais (…) on est détesté à longueur de temps… », déplorait-elle. Pour sur un ton interrogatif, elle se demandait : « Pourquoi on me traite de grosse pute ? Parce que je porte un uniforme ? Mais qu’est-ce qu’ils me connaissent ? »

« Moi, je suis officier de police judiciaire. J’ai mis des pédophiles en prison. Ils me connaissent ceux qui me traitent de grosse pute ?« , s’assurait-elle avant de réitérer : « Bien sûr, c’est plusieurs fois par jour… ».

Mais quoique les gens disent d’elle et son métier, la maman de trois enfants est plutôt fière de qu’elle a accompli jusque là. « Quand vous avez un petit bout de quatre ans qui vous dit merci quand il sort de votre bureau, parce qu’il a pu libérer sa parole, que papy lui a fait du mal à la nénette….ça, c’est la plus belle des récompenses ! »

Par ailleurs, elle affirme que tout cela aussi a un prix. Pourtant, les gens ne semblent pas donner de l’importance à ce volet et continuent toujours à insulter. « On est combien à en faire des burn-out ? Et combien de collègues se suicident ? Le problème, c’est qu’on ne le dit pas, ce n’est pas intéressant. J’ai été arrêté un an. J’ai été hospitalisée. J’y arrivais plus, je n’en pouvais plus « , confiait-elle encore avec beaucoup d’émotion.

Puis, elle s’était mise encore à raconter d’autres événements qui font froid dans le dos. « Quand une gamine de 13 ans vient vous voir en vous disant pendant quatre heures, qu’elle vous raconte tout ce qu’elle a subi pendant des années et qu’elle vous dit qu’on l’a forcé à avoir un rapport sexuel avec le chien. Oui, Cyril… Vous êtes là, vous rentrez chez vous tranquille ? Non. Vous ne rentrez pas tranquille, tout va bien », rapportait-elle encore.

Vers la fin, elle était revenue sur le sujet principal et avait préciser devant le public  » qu’il ne faut pas croire, je ne suis pas là pour taper sur quelqu’un. Je dénonce les violences illégitimes. Après, je suis désolée, quand vous dites à quelqu’un : ‘Je vais vous contrôler’ et qu’il se débat, au bout d’un moment, s’ils se laissent contrôler, il n’y aura pas de problème. S’ils ne se laissent pas contrôler, on est obligé d’utiliser la violence.«