Durant une émission des Grosses Têtes diffusée sur l’antenne de RTL au cours du mois de mai de l’année 2017, Christophe Dechavanne et Laurent Ruquier se sont jetés sur une artiste transformiste bien connue du grand public en tenant des propos très réducteurs . Traumatisée par cette séquence, elle a décidé, au bout de trois ans, de porter l’affaire entres les mains de la justice.

Attiré par un spectacle un peu particulier où une artiste ressemblant comme à deux gouttes d’eau à Cristina Cordula tentait de reproduire Les Reines du shopping de M6, Laurent Ruquier, en animant un nouveau numéro des Grosses Têtes le 29 mai 2017 ne s’est pas privé pour se moquer violement de cette imitatrice.

En effet, frappé par cette incroyable sosie de la Brésilienne la plus célèbre du PAF, l’anchorman de France 2 a avancé que « Si ça se trouve, y en a qui ont passé la nuit avec elle, y a peut-être 15 mecs qui se disent : ‘Je me suis tapé Cristina Cordula’ ». « Et qui se disent qu’elle a quand même une grosse b… », complétait avec beaucoup d’amusement Christophe Dechavanne.

Des propos qui ont marqué au fer rouge Ludivine Valandro. Interviewée par la rédaction du Parisien dont l’intégralité de leur conversation a été publiée dans le journal le jeudi 15 octobre 2020, la jeune femme n’a pas dissimulé son tourment.

« Ça m’a fait énormément de mal, je me suis sentie humiliée, d’autant que la vidéo a été mise sur les réseaux sociaux », regrettait-elle amèrement. Et selon toujours ses propres confidences, les conséquences de cette mauvaise blague ont été terribles sur sa vie personnelle que professionnelle.

« Retour de mon bégaiement, peur de sortir seule, perte de contrats alors que le sosie de Cristina représentait près de 40 % de mon activité au cours de laquelle on m’avait jamais traitée de travelo. », poursuivait-elle. « Aujourd’hui, alors que la vidéo est toujours en ligne, accessible à tous, je veux qu’ils soient condamnés», ajoutait-elle.

Les charges contre Laurent Ruquier et Christophe Dechavanne.


D’après ses avocats, en se référant au dossier déposé en justice, Ludivine Valandro « a été victime d’insultes ségrégatives sur une radio nationale à une heure de grande écoute … ». « Une partie de sa famille a appris ce que personne n’avait à savoir sans qu’elle ne le décide […] », complétait-il. « Avec ce mot ‘travelo’, elle est ramenée à une identité qui n’est pas la sienne. », terminaient-ils.

La réaction des accusés.


Joint au téléphone par Le Parisien, Laurent Ruquier n’a pas souhaité réagir. Quant à Christophe Dechavanne, il a d’abord affirmé de ne pas se rappeler de cet épisode mais il a quand même tenu à présenter ses excuses au bout du compte.

« Si cette personne, dont j’ignorais qu’elle avait été un homme, a été blessée ce jour-là par des propos, dont les miens, j’en suis profondément navré.»

Mais ce mea-culpa ne semble pas suffire à la victime. « Je ne pouvais plus rester sans rien faire, et souffrir en silence depuis 3 ans. Cette blessure ne s’est jamais refermée et me laissera des traces indélébiles très longtemps », écrivait-elle, dans son mur Facebook.